BOB MARGOLIN : (2018)

Ce guitariste originaire de Boston n’est pas n’importe qui. En effet, il a été engagé par le grand Muddy Waters en 1973. Il a joué sur les disques du Maître produits par Johnny Winter et il a même participé à l’album de l’Albinos « Nothin’ but the blues ». Il a aussi fait partie de l’écurie Alligator Records. Sa dernière production est plutôt intimiste avec très peu d’accompagnement (basse et percussions pour certains morceaux, une ou deux guitares sur d’autres). Bob Margolin ne s’en tient pas forcément au blues traditionnel et il mélange son style personnel avec cette musique originelle. Voici donc un petit aperçu de son travail. Deux morceaux se distinguent particulièrement de l’ensemble : la belle ballade « I shall be released » et « Detroit » (un instrumental mélodique avec une slide inspirée). Mais « Peace of mind » (dans le style d’Elmore James) et « She’s so pretty » (un blues swinguant proche du rock’n’roll de la fin des années quarante) sont aussi bien envoyés. On remarque aussi des titres à deux guitares électriques seulement : le blues « Blues before sunrise » et la ballade jazzy « How long how long blues ». Cependant, Bob s’illustre surtout dans des blues qu’il joue seul en fingerpicking avec sa guitare électrique en slide (« Mercy », « One more mile ») ou en jeu traditionnel (« Look what you done »). Il se lance aussi seul au dobro sur le fameux « Dallas » (sans égaler toutefois Johnny Winter mais ça, personne ne le peut). Au final, il interprète le blues à sa manière avec un jeu inventif bien particulier. On peut émettre une légère réserve sur sa voix qui surprend au premier abord car elle ne sonne absolument pas dans le registre bluesy. Mais on finit par oublier ce petit détail en se laissant charmer par sa guitare expressive. Un disque qui ne se dévoile pas tout de suite mais qui s’insinue lentement dans le cerveau de l’auditeur jusqu’à la révélation finale !

Olivier Aubry